Pourquoi pas Windows
Windows et Office fonctionnent bien – Où est le problème ?

Pourquoi pas Windows

Windows et Office fonctionnent bien – Où est le problème ?


Beaucoup de restrictions

Une erreur courante des utilisateurs de Windows et d'Office est de penser qu'ils possèdent entièrement leur logiciel. En fait, il existe un certain nombre de clauses légales qui s'appliquent.

Vous n'avez pas lu entièrement votre licence ? Nous l'avons fait pour vous.

Les petites lettres du contrat

  • Personne ne peut acheter Windows ou Microsoft Office : au lieu de cela les utilisateurs achètent la permission de les utiliser. La licence décrit les termes de cette permission. Il s'agit du texte légal restrictif que vous devez approuver en cliquant sur « OK » avant de l'installation.

  • Vous devez accepter beaucoup de restrictions légales. Les restrictions sur ceux qui peuvent utiliser le logiciel, le type de revenus que vous pouvez gagner avec, sur la façon de l'installer, des restrictions sur votre vie privée, même sur le fait que vous puissiez le donner à quelqu'un d'autre : la liste est longue. Lire la licence est énumérer vos droits restants est en elle-même une tâche difficile.

  • Si vous avez acheté votre ordinateur avec Windows ou Office préinstallés (les licences soi-disant OEM) et si vous changez d'ordinateur, vous devez racheter les logiciels à nouveau. La licence est liée à un ordinateur, et expire quand il cesse de fonctionner. Il alors est illégal de transférer le logiciel sur un autre ordinateur.



Si vous visitez les sites web de la plupart des logiciels libres, en deux clics vous allez trouver la licence GPL, la licence X ou Apache, en bref toutes les conditions que vous devez accepter pour utiliser ce logiciel.
Avec une entreprise de logiciels propriétaires, la licence est enterré pour que vous ne puissiez pas le lire jusqu'à ce que ayez payé pour le produit, et alors ils vous demandent de d'éteindre une partie de votre cerveau, ils vous demandent d'éteindre votre capacité à travailler avec d'autres et de faire des affaires lorsque vous utilisez leur logiciel.
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Le sens de tout cela

Les entreprises comme Microsoft aiment assimiler leurs logiciels à des produits physiques, lorsqu'elles mentionnent les violations du droit d'auteur, par exemple. Pourtant, les logiciels propriétaires sont très différents en raison de leur licence restrictive - de telles restrictions seraient inconcevables sur une voiture ou un vélo, par exemple.

Les restrictions sur l'utilisation d'Office et de Windows sont tellement dures que de nombreuses violations ont lieu tous les jours autour de nous. Les gens sont tentés d'acheter une seule version de Microsoft Office et de l'installer sur deux ordinateurs. D'autres gardent leur version de Windows quand ils jettent leur PC. D'autres personnes donnent leur copie de Windows quand ils cessent de l'utiliser.

Vous avez une alternative à l'infraction à cette loi, ou au sentiment de grande sobriété lorsque vous vous y conformez. GNU/Linux est un logiciel libre (bien mieux qu'un simple logiciel gratuit) : sa licence GPL est conçue pour protéger vos droits.



Pas de réel choix

Microsoft travaille beaucoup pour s'assurer que ses utilisateurs restent confinés dans ses produits.

Chaque année, on vend environ 3 millions d'ordinateurs en Chine, mais les gens ne paient pas pour le logiciel.
Ceci dit, un jour ils vont le faire. Aussi longtemps qu'ils le voleront [sic], nous voulons qu'ils volent les nôtres. Ils deviendront dépendant, et nous trouverons alors un moyen de collecter l'argent dans la prochaine décennie.
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Des standards qui changent sans arrêt

Coller aux standards de Microsoft n'est pas une tâche facile – sauf si vous avez les moyens de mettre à jour souvent. Avez-vous déjà tenté de travailler sur le même fichier .doc à la fois avec Office 95 et Office 97 ? Vous comprendrez alors de quoi il s'agit.

Microsoft possède les formats de fichier Office : ils les modifient avec chaque version d'Office et n'ont aucune obligation de maintenir la rétro-compatibilité. Vous avez enregistré vos présentations en tant que fichiers .ppt ? Si vous cessez d'utiliser Microsoft Office l'année prochaine, vous allez devoir compter sur d'autres communautés qui devront faire l'ingénierie à rebours du format pour être en mesure d'accéder à et de modifier votre propre travail.

Il existe bien sûr d'autres façons d'écrire et d'échanger des fichiers bureautiques, la plus connue étant le format OpenDocument. Mais Microsoft ne souhaite pas laisser les utilisateurs d'Office échanger des fichiers que n'importe qui peut lire et éditer. A partir de Microsoft Office 2007 SP2, Microsoft a finalement ajouté la prise en charge du format OpenDocument après avoir été pressé par la Commission européenne.

Des programmes que vous ne pouvez pas désinstaller

Vous ne voulez pas Windows Media Player sur votre ordinateur ? Vous n'utilisez plus Internet Explorer ? Vous ne pouvez pas désintaller ces logiciels. Ils fonctionnaient jadis comme des logiciels séparés, mais ont été liés profondément à Windows – ils sont donc livrés avec chaque PC et personne ne peut s'en débarrasser.

Aujourd'hui encore, le navigateur Microsoft Edge est étroitement intégré à Windows et ne peut pas être supprimé sans casser votre système. Même si vous avez changé votre navigateur par défaut pour un autre, Edge s'ouvre toujours automatiquement lorsque vous effectuez certaines tâches.

Pratiques de monopole

Microsoft a un grand contrôle sur les équipementiers informatiques (les ) qui expédient leurs ordinateurs avec Windows installés. Ceci signifie qu'aucun programme concurrent des produits Microsoft, qu'il s'agisse d'un lecteur multimédia, d'un navigateur Web, d'une suite bureautique, d'un programme de messagerie instantanée ou autre, ne sera préinstallé sur la plupart des ordinateurs que vous pouvez acheter.

Proposer un grand éventail de logiciels et de services comme le fait Microsoft est une bonne chose ; cependant, les concevoir et combiner pour empêcher les utilisateurs de travailler avec les pairs non-Microsoft est contraire à l'éthique. Techniquement, il n'est pas difficile d'adopter des formats plus ouverts. Mais cela signifie que vos clients seront libres de choisir ce qu'ils feront de leur travail – Microsoft n'en est pas encore là.




Qu'en est-il du code source ?


Le code source détaille la façon dont un logiciel fonctionne (c'est effectivement ce que les développeurs écrivent). Sans le code source personne ne peut comprendre comment est bâti un logiciel. Peu importe de savoir lire le code source : tous les utilisateurs sont concernés.

L'intérieur est dissimulé

Windows vient sans son code source. Plus que cela : les utilisateurs doivent se conformer au terme de la licence qui stipule :

Vous ne pouvez en aucun cas procéder à la rétro-ingéniérie, décompiler ou désassembler le logiciel.

En tant que tel, il est illégal de travailler sur la façon dont Windows ou Microsoft Word sont conçus. Il est même illégal d'essayer. Il vous est aussi interdit de modifier le programme quel que soit votre but.

Les restrictions de la licence assurent que Microsoft reste la seule organisation qui comprend comment ses produits fonctionnent. Windows ressemble beaucoup à une voiture que seule son fabricant original serait autorisé à réparer.


Vous pourriez vous demander : « Comment pourrais-je réussir cette recette en y retirant le sel sans insulter le chef qui a mis tant d'effort pour la concevoir et qui pourrait à juste de titre vous reprocher de manquer de jugement ? »
 Pourquoi les logiciels ne doivent pas avoir de propriétaire

Le logiciel libre est digne de confiance

Il n'est pas surprenant que le logiciel propriétaire ait de graves défaut au niveau de la sécurité comparé aux logiciels dont le code source est librement disponible (y compris GNU/Linux).

Le logiciel libre signifie que les programmeurs peuvent modifier le code source pour corriger les défauts. Cela veut dire que vous pouvez embaucher quelqu'un pour vérifier si votre logiciel est vraiment sûr. Cela veut dire que vous pouvez bénéficier des contributions d'une communauté mondiale pour améliorer la sécurité et la fiabilité. Quinze millions d'utilisateurs font fonctionner GNU/Linux sans aucun anti-virus, dans une sécurité complète. Et les serveurs des moteurs de recherche ou des banquent fonctionnent avec également.

Le code source est la recette du logiciel. Comment pourrait-on améliorer un repas trop salé s'il était interdit de lire la recette utilisée pour le cuisiner ?

L'utilisation de Windows et Office nécessite de ne pas demander ni de rechercher le code source du logiciel. Seuls les développeurs de Microsoft peuvent modifier votre logiciel.

Auquel vous feriez le plus confiance : un paquet dont l'étude est interdite ou un paquet livré avec la recette ?




Plébiscite pour une société libre

Il est question de bien plus que la fiabilité du logiciel (être « open source ») : ce qui compte, ce sont les libertés que vous obtenez dessus. Pouvez-vous l'étudier et en apprendre ? Pouvez-vous l'utiliser comme base et construire dessus ? Pouvez-vous le distribuer ? C'est ce que nous appelons un « logiciel libre ».

J'invente de nouveaux mots, expressions, analogies, toutes sortes de choses amusantes dans le langage anglais, et des gens paraphrasent ce que j'ai à dire, et gagnent de l'argent en parlant des mêmes choses que moi.
Si j'essaye de verrouiller ce dont je parle ou j'écris, comme le fait une entreprise de logiciel propriétaire, alors toute l'industrie de la parole, de l'écriture et les médias deviendraient trop litigieux, et les coûts des transactions seraient prohibitifs.
 Go Open Source - Big Gun: Don Marti

Ce n'est pas un concept farfelu

Comme aucun des produits de Microsoft n'est libre, il semble étrange aux utilisateurs que le logiciel doive être libre. Cependant, notre société fonctionne avec beaucoup d'éléments libres en son sein, par exemple :

  • Bien que personne n'ait de recel propriétaire sur le yoga, c'est un marché florissant de 30 milliards de dollars aux États-Unis.
     A society that shares: India's tradition of knowledge
    Aucun chef ne vous interdirait de modifier sa recette et d'en faire des dérivés. L'industrie agroalimentaire se porte très bien en dépit du fait que la loi l'oblige à indiquer la composition de ses produits sur les étiquettes.
  • Un système de droit équitable permet à tout un chacun de lire tous les comptes-rendus d'audiences de procès et tous les argumentaires. Non seulement le résultat (les délibérations finales) mais également le processus sont entièrement ouverts.

Le logiciel libre est libre comme dans « liberté d'expression » et comme dans « marché libre » : tous son nécessaires à une société libre. Pas convaincu·e ? Regardons le logiciel propriétaire d'un peu plus près.

Le logiciel propriétaire lorsqu'il tourne mal

Les limites des logiciels propriétaires vont au-delà de la question de la sécurité (cf. notre article sur le code source) : aujourd'hui le logiciel propriétaire interfère avec la diffusion de la culture et de l'information. Ceci arrive essentiellement avec deux technologies :

Gestion numérique des restrictions 1 (DRM)

L'idée principale des DRM 1 est de restreindre l'accès aux fichiers. Les utilisateurs rencontrent cela quand, par exemple, il achètent de la musique sur iTunes et qu'ils ne peuvent écouter la musique avec un seul lecteur, d'une seule marque. Avec cette méthode, les entreprises combattent les violations du droit d'auteur, mais ils restreignent aussi sévèrement l'accès des utilisateurs à leurs fichiers.

Sauf que le contrôle n'est pas dans les mains de l'utilisateur final. L'objectif initial des  est compréhensible, mais les conséquences sur le flux d'information et la culture au sein d'une société sont effrayantes.

  • Imaginez un livre qui reste collé, définitivement fermé, après que vous l'avez lu une fois.

  • Imaginez des documents qui s'auto-détruiraient si vous quittiez la pièce avec.

  • Imaginez des téléphones qui ne fonctionneraient que si votre interlocuteur louait le même modèle de la même marque.

Cela vous semble farfelu ? C'est ici qu'intervient l'« informatique de confiance ».

L'Informatique déloyale (« informatique de confiance »)

Trusted Computing (parfois plus précisément appelé « informatique déloyale ») signifie qu'un ordinateur ne peut exécuter que des logiciels « de confiance ». Il se veut une protection incontournable contre les nuisances (comme les virus ou les logiciels espions) et les violations du droit d'auteur (personnes copiant des logiciels propriétaires).

La chose critique sur le l'informatique de confiance est que vous ne pouvez pas décider ce qui est de confiance et ce qui ne l'est pas. Par exemple, votre ordinateur peut refuser de faire fonctionner les programmes qui ne sont pas certifiés par l'entreprise de logiciels – programmes qui pourraient vous autoriser à emporter des documents de votre bureau, de lire le DVD de votre voisin, ou d'envoyer votre essai à quelqu'un qui n'utilise pas le même programme.

Toute une gamme de possibilités s'ouvre pour les entreprises qui bénéficient de la restriction de votre informatique (par exemple les compagnies de logiciels propriétaires ou des éditeurs de musique). Il devient soudain possible de louer des DVD qui ne seront lus que deux fois, ou de la musique qui ne pourra être écoutée qu'au mois de septembre, ou des informations que vous pouvez lire mais pas enregistrer ni copier. Tout à coup, l'informatique de confiance et le DRM rendent possibles le contrôle à distance sur le contenu.

En effet, l'informatique de confiance permet à l'éditeur de créer sa propre loi du droit d'auteur.

L'impact

De nombreux produits culturels sont en train d'émerger « avec une triple protection », pas seulement par le droit d'auteur et le code, mais aussi par les contrats ou les licences pour lesquels les utilisateurs renoncent à leur droits restants.
De plus en plus, le droit d'auteur pour les contenus numériques est remplacé par des licences d'utilisateur final, établissant au moyen des contrats des droits de propriété absolus que le droit d'auteur était initialement censé nier aux éditeurs.
 Unbounded Freedom



L'informatique ne se limite désormais plus simplement aux calculs. Nous utilisons des logiciels pour communiquer : partager l'information, des idées et la culture. Le logiciel est dans nos téléphones, voitures, lecteurs de média, télévisions, et gouverne à peu près chaque nouvel appareil autour de nous.

 xkcd: Content Protection



Le logiciel est de plus en plus utilisé pour faire respecter des règles. Les règles peuvent être la loi ou pas. Les règles peuvent être équitables ou non. Si le logiciel n'est pas libre il n'y aura aucune place laissée à l'utilisateur pour influencer ces règles.

L'informatique de confiance et les DRM ouvrent le chemin vers une société où la culture et l'information ne seront pas simplement transformées en produits (ils le sont actuellement et c'est très bien), mais en des produits consommables.

Le code est le pouvoir. La plupart des documents actuels sont écrits et encodés avec des algorithmes secrets dans des logiciels propriétaires. Qu'en sera-t-il des livres, photos, essais, animations, de la musique et des actualités ? Les logiciels propriétaires tel que Windows n'ont aucune transparence. Une culture et une société libres ne peuvent pas se développer à partir de tels logiciels.

Pouvons-nous vous suggérer de passer à GNU/Linux ?



Lire plus

Le droit de lire

À quoi ressemblerait un monde avec l'informatique déloyale ? C'est ce que décrit Richard Stallman avec cette courte histoire.

Article Wikipédia sur les DRM

Un article très bien fait à propos de  écrit par Tim Jackson, et sur lequel le présent article est basé.

La connaissance libre et le logiciel libre

Un article engagé de Jimmy Wales, cofondateur de l'encyclopédie libre Wikipedia.

L'informatique déloyale (« informatique de confiance »)

Une courte animation vidéo par Benjamin Stephan et Lutz Vogel (en anglais). Un argument clair, concis très bien articulé.

Pourquoi les logiciels ne doivent pas avoir de propriétaire

Un texte pivot pour le mouvement du logiciel libre, par Richard Stallman. Il clarifie de nombeux points à propos du logiciel et de son économie.

Comment mal comprendre le logiciel libre

Davantage sur le logiciel libre sur ce site Internet.

Beaucoup de gens trouvent que Windows, un logiciel par ailleurs décent, leur retire tellement de droits que cela ne vaut pas la peine de l'utiliser. macOS n'est pas beaucoup mieux non plus.

Si vous trouvez le logiciel libre attrayant, vous voudrez peut-être essayer GNU/Linux.



De Windows à GNU/Linux
Ce qui est mieux avec GNU/Linux